Absence à la Cour d’appel et justification
Martine Étienne Moïse, veuve de l’ex-président Jovenel Moïse, ne s’est pas présentée ce mercredi à la Cour d’appel de Port-au-Prince, où elle était convoquée dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de son mari. Elle a invoqué des problèmes de santé et de sécurité pour justifier son absence. L’un de ses avocats, Lemoine Gélin, a sollicité une audition par visioconférence, mais cette demande a été rejetée par le tribunal.
Réactions du ministère public
Me Rocky Pierre, représentant du ministère public, a critiqué l’attitude de Martine Moïse, estimant qu’elle ne fait pas preuve de bonne foi dans sa collaboration avec les autorités judiciaires, notamment en refusant de se présenter physiquement à l’audience malgré la convocation officielle1.
Contexte judiciaire et accusations
Martine Moïse a été inculpée pour complicité dans l’assassinat de Jovenel Moïse. Selon une ordonnance rendue en février 2024 par le juge d’instruction, elle est accusée d’avoir conspiré avec l’ex-premier ministre Claude Joseph dans le but de remplacer le président assassiné3. Cette ordonnance vise près de 50 suspects, dont plusieurs figures de l’État haïtien de l’époque, et fait suite à une enquête marquée par de nombreux obstacles : menaces contre les juges, cambriolages, et lenteur extrême de la procédure.
Procédure et blocages
Depuis l’assassinat du président en juillet 2021, le dossier judiciaire stagne en Haïti. Plusieurs audiences ont été annulées ou reportées, et la situation sécuritaire à Port-au-Prince, où les gangs contrôlent une grande partie de la ville, complique l’avancée du procès. Martine Moïse, tout comme d’autres anciens hauts responsables (Claude Joseph, Léon Charles, Dimitri Hérard), a été entendue par la justice, mais aucune mise en examen n’a encore abouti à un procès effectif en Haïti.
Comparaison internationale
Alors que la procédure judiciaire piétine en Haïti, plusieurs suspects ont été extradés vers les États-Unis, où des procès sont en cours et où Martine Moïse est attendue comme témoin, bien qu’elle soit sous enquête dans son propre pays.
Résumé
- Martine Moïse ne s’est pas présentée à la Cour d’appel de Port-au-Prince, invoquant des raisons de santé et de sécurité.
- Sa demande d’audition à distance a été rejetée par la justice haïtienne.
- Elle est inculpée pour complicité dans l’assassinat de Jovenel Moïse et accusée d’avoir participé à un complot pour remplacer son mari à la présidence.
- Le ministère public la critique pour son manque de coopération.
- Le dossier judiciaire reste enlisé, marqué par des reports, des menaces et l’insécurité généralisée à Port-au-Prince.
- Les avancées judiciaires sont plus notables à l’étranger, notamment aux États-Unis, qu’en Haïti.
La situation illustre la profonde crise institutionnelle et sécuritaire qui paralyse la justice haïtienne, rendant difficile l’établissement de la vérité et la tenue d’un procès équitable dans l’affaire de l’assassinat de Jovenel Moïse.