L’ancien président dominicain Leonel Fernández a récemment révélé que plus de 200 gangs contrôlent actuellement Haïti. Cette estimation est corroborée par plusieurs analyses et rapports internationaux, qui indiquent qu’environ 200 groupes criminels armés opèrent sur le territoire haïtien, avec une concentration majeure dans la capitale, Port-au-Prince.
Contrôle territorial et impact
- Près de la moitié de ces gangs sont présents à Port-au-Prince, où ils contrôlent plus de 80 % de la ville.
- Ces groupes varient en taille et en structure, allant de petits groupes de jeunes partageant des armes jusqu’à des organisations de plus de mille membres, dotées d’armes automatiques et de salaires réguliers.
- Deux grandes coalitions dominent la scène : le G-Pèp et la Famille G-9, qui contrôlent les quartiers les plus pauvres et stratégiques de la capitale. Ces groupes ont même pris le contrôle de ports, routes et de l’accès à l’aéroport principal.
Conséquences pour la population
- La montée de la violence a plongé les habitants dans la peur, limitant leur liberté de mouvement et poussant beaucoup à chercher refuge ailleurs, en Haïti ou à l’étranger.
- L’insécurité généralisée a provoqué des vagues de migration, notamment vers la République dominicaine, seul pays voisin accessible par voie terrestre.
- Les gangs sont souvent liés à des acteurs politiques ou économiques, ce qui complique toute tentative de résolution du problème par les autorités nationales ou internationales.
Réactions et perspectives
- Face à cette situation, le gouvernement haïtien a déclaré l’état d’urgence et instauré des couvre-feux dans plusieurs régions du pays.
- Les chefs de gangs, tels que Jimmy Chérizier (alias “Barbecue”), jouent désormais un rôle politique, certains réclamant même une place dans un futur conseil de gouvernement.
- Les experts estiment que toute solution durable devra inclure un dialogue avec ces groupes armés, bien que cela reste une “ligne rouge” pour de nombreux acteurs civiques et religieux.
Conclusion
La révélation de Leonel Fernández sur le contrôle de Haïti par plus de 200 gangs reflète une réalité largement documentée par les observateurs internationaux. Cette situation place Haïti dans une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, rendant toute stabilisation politique et sociale extrêmement difficile dans l’immédiat.