Entre décembre 2024 et février 2025, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a enregistré 2 660 victimes d’homicides volontaires, dont 323 femmes, 19 filles et 55 garçons, selon une information que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devait transmettre au Conseil de sécurité. Cette période s’inscrit dans un contexte de violence extrême en Haïti, avec des chiffres annuels très élevés : en 2024, près de 5 600 morts violentes ont été recensées, majoritairement dues à la violence des gangs, aux affrontements avec la police et aux groupes d’autodéfense.
La violence est particulièrement concentrée dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ainsi que dans les départements de l’Artibonite, du Centre et du Nord. Les gangs armés sont responsables de la majorité des homicides, des enlèvements (plus de 1 494 en 2024) et des massacres de masse, avec des épisodes sanglants comme celui de Wharf Jérémie où plus de 200 personnes ont été tuées en décembre 202414. Les opérations policières contre ces gangs ont également causé un nombre important de victimes, avec au moins 281 exécutions extrajudiciaires documentées en 2024.
Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables : des centaines de femmes ont été tuées ou victimes de violences sexuelles, qui sont en forte augmentation, et les enfants sont souvent pris dans les violences ou utilisés par les gangs et groupes d’autodéfense. En 2024, plus de 5 400 cas de violences basées sur le genre ont été signalés, dont 72 % impliquant des violences sexuelles.
Cette situation dramatique a provoqué un déplacement massif de populations, avec plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays, et une crise humanitaire aggravée par l’insécurité et la paralysie du système judiciaire.
En résumé, la période décembre 2024-février 2025 a été marquée par une intensification de la violence meurtrière en Haïti, avec 2 660 personnes tuées selon l’ONU, dans un contexte de crise sécuritaire majeure dominée par les gangs, les violences sexuelles et les déplacements massifs de population