La situation migratoire entre Haïti et la République dominicaine continue de se tendre. En janvier dernier, plus de 7 000 Haïtiens ont été refoulés vers leur pays via le poste frontalier d’Ouanaminthe. Ce processus d’expulsion s’inscrit dans une politique migratoire stricte mise en place par les autorités dominicaines pour faire face à l’afflux massif de migrants haïtiens.
Contexte des Expulsions
Motivations des Autorités Dominicaines
Les expulsions massives sont motivées par la volonté du gouvernement dominicain de contrôler la pression migratoire haïtienne. Selon Radhafil Rodríguez, représentant permanent de la République dominicaine auprès de l’OEA, cette politique vise à gérer les flux migratoires illégaux. Les autorités justifient ces mesures par l’instabilité et l’insécurité persistantes en Haïti.
Impact Humanitaire
Les expulsions ont un impact significatif sur les communautés haïtiennes déportées. Beaucoup sont séparés des leurs et confrontés à des conditions difficiles lors du rapatriement. L’OIM a signalé que près de 208 166 personnes haïtiennes ont été expulsées en 2023, dont plus de 20 000 adolescents et jeunes enfants. En octobre dernier, le gouvernement a annoncé son intention d’expulser jusqu’à 10 000 migrants chaque semaine, ce qui a entraîné un nombre record d’environ 40 000 retours au cours du mois suivant.
Conséquences Socio-Économiques
Surcharge des Services Publics
En Haïti, ces retours massifs aggravent déjà une situation humanitaire critique. Les services publics comme l’éducation et la santé sont débordés par le nombre croissant d’arrivants nécessitant assistance.
Critiques Internationales
De nombreuses organisations internationales critiquent ces politiques pour leur manque d’empathie vis-à-vis des droits humains. Plusieurs personnalités ont appelé à cesser ces pratiques coercitives et à réintégrer ceux qui avaient été dénationalisés précédemment.
Conclusion
Le processus continu d’expulsion souligne les défis persistants auxquels font face tant le gouvernement haïtien que celui dominicain dans leur gestion conjointe des flux migratoires transfrontaliers. Alors que les tensions restent élevées entre les deux pays, il est crucial que soient mises en place des solutions durables respectant pleinement les droits humains tout en répondant aux préoccupations sécuritaires.